Domenico Mazzocchi :
DIDO FURENS

Dido Furens :

Dido Furens et un « dialogue à trois voix »extrait du recueil Dialoghi e Sonetti posti in Musica de Domenico Mazzocchi, publié à Rome en 1638.
Celui-ci regroupe la mise en musique de passages de chef-d’œuvres littéraires de divers auteurs, antiques et plus contemporains, tels Virgile, le Tasse, ou encore Giorgio Aldobrandini.
Ici, l’extrait, en latin, est tiré du quatrième livre de l’Eneide de Virgile, et relate tout le passage se situant entre le moment où Didon apprend le prochain départ d’Enée, et celui où elle se donne la mort.

C’est peut-être au détour des théâtres populaires romains que Mazzocchi entend ces vers, simplement déclamés, avant de décider de les mettre en musique, ce qui nous offre aujourd’hui des sortes d’opéras miniatures, petites scènes qui restent aujourd’hui un champ d’expression à explorer.

Domenico Mazzocchi :

Membre méconnu de la génération de compositeurs succédant à celle de Claudio Monteverdi, D. Mazzocchi (1592-1665) n’a certainement pas joui, même en son temps, d’une renommée comparable à celle du père de la seconda prattica.
Si l’on ne peut lire que peu de choses à propos de ce citoyen romain dans les archives musicales de l’époque, il apparaît cependant en tant que prêtre et docteur en droit dans la capitale italienne.
Sa formation musicale ne nous est pas parvenue, de même qu’un éventuel poste occupé dans une église italienne, que ce soit en tant que maître de chapelle ou même seulement de musicien.

L’unique opéra de sa main à nous être parvenu, La Catena d’Adone, joué à Rome puis à Venise en 1626, bien que moqué par le contemporain de Mazzocchi Sigismondo d’India, regorge d’innovations qui ne sont pas sans rappeler l’attrait de Monteverdi pour les couleurs sonores encore inouïes ; goût que l’on retrouvera plus tard au sein de ses Dialoghi e Sonetti, avec des incursions chromatiques dans un langage baroque plus commun, et même demi-tons enharmoniques spécifiés (sortes de glissandos expressifs).
Pour allonger la liste des « originalités » de ce compositeur, on peut mentionner les indications (rarissimes pour l’époque) de nuances ou de caractères (forte, piano, mais aussi crescendo, messa di voce ou encore concitato – « excité », arrabiato – littéralement « fâché »…), ou encore, sur le plan formel, l’exploitation de nouveaux genres (outre les dialogues et sonnets, on retrouve de lui des histoires sacrées et des oratorios, encore peu répandus de son temps), qui se populariseront dans l’Europe musicale par la suite.

Teaser :
Agenda :

Création le samedi 6 mai au festival Embaroquement Immédiat